Martin sélectionné.

Merci aux organisateurs du  prix d’Histoire jeunesse de la ville de Blois qui ont sélectionné le Journal de Martin (Gallimard Jeunesse) dans la catégorie CM2-6ème pour le cru 2012. Les enfants des écoles et collèges participants vont lire les ouvrages selectionnés pendant l’année scolaire. Ils voteront pour élire un lauréat par catégorie. Les prix seront remis en octobre 2012.

Dormez-vous?

A la tour Jean Sans Peur, qui donne un aperçu de l’habitat à Paris à l’époque du voyage de Martin, je vous signale une exposition qui peut intéresser vraiment les enfants. Son thème? Le lit au Moyen-Age. On apprend comment on y dormait, comment on y vivait, comment on y mourait, à quoi ressemblaient  les rêves et les cauchemars des dormeurs…  Un ébéniste a même reconstitué un lit médiéval et un parcours-jeu est proposé aux plus jeunes.

Tour Jean Sans Peur, 20, rue Etienne Marcel, 75002 Paris, Ouverture du mercredi au dimanche, de 13H30 à 18H.

Un drôle de début d’année..

Vous l’avez vu, dans son journal, Martin commence la nouvelle année à Pâques. C’est en effet  sous le roi Charles IX, au XVIè siècle que le début de la nouvelle année sera déplacé au premier janvier. Avant, on changeait dans la nuit qui conduisait du samedi saint à Pâques, entre une heure et deux heures du matin. D’ailleurs, si vous examinez les mois de septembre, octobre, novembre et décembre, vous y retrouver les racines des mots sept, huit, neuf et dix, parce que c’était leur place dans le calendrier lorsque la fête de Pâques se situait pendant le mois de mars.

Cheminer à la fin du Moyen-Age

Martin, dans Martin, apprenti de Gutenberg (Gallimard jeunesse) voyage le plus souvent possible sur les fleuves et les rivières, car les routes ne sont pas très sûres et, l’hiver, se transforment en véritables bourbiers. Mais, à la fin du Moyen-Age, il existait déjà un réseau incroyable de chemins. Les gens circulaient beaucoup plus qu’on ne le pense aujourd’hui et les routes étaient très organisées.  Un auteur de la fin du XIIIè sièce, Philippe de Beaumanoir, dans ses Coutumes de Beauvaisis,  récapitule ainsi les cinq chemins qu’il connait:

* Le sentier large de 1,20 mètres. les charettes ne doivent pas l’emprunter car elles risqueraient d’endommager les champs ou des biens.

La charrière, large de 2,40 mètres, où deux charettes ne peuvent circuler de front mais où elles peuvent se croiser. Le bétail doit y être tenu par la bride.

* La voie, large de 4,80 mètres, où deux charettes penvent avancer de front en laissant un sentier de part et d’autre: on y conduit le bétail en le poussant devant soi d’un village à l’autre ou d’un marché à l’autre, mais sans s’arrêter pour le faire paître.

* Le chemin, large de 9,60 mètres où les bêtes ont le droit de paître et de s’arrêter et les marchandises de passer; aussi y perçoit-on des taxes de circulation.

* Le grand chemin royal, large de 19,20 mètres, où toutes les productions de la terre et les bêtes, dont les hommes et les femmes se nourrissent pour vivre, puissent y être menéees et transportées; pour que chacun puisse y aller et venir, avoir toutes les commodités nécessaires grâce à la largeur du chemin et aller par les cités et les châteaux pour poursuivre ses affaires.

(d’après Voyager au Moyen Age, de Jean Verdon, ED.Perrin, coll Tempus)

La recette de la sauce cameline

Pour les cuisiniers amateurs, voici, de la part de Martin (Martin, apprenti de Gutenberg, Gallimard Jeunesse), la recette de la sauce cameline qu’il a dégustée  le 1er mai 1468, en l’honneur de la fête d’une confrérie d’orfèvres. Cette sauce était fort appréciée à la fin du Moyen-Age:  des cuisiniers la vendait même  toute prête dans leurs échoppes.

« Prenez du pain blanc selon la quantité de sauce à faire, écrit Maître Chiquart, dans « Du Fait de cuysine », et mettez-le à bien rôtir sur le gril. Ayez du bon vin clairet, le meilleur possible, dans lequel vous mettrez le pain à tremper, ainsi que du vinaigre en bonne quantité. Prenez vos épices, à savoir cannelle, gingembre, graine de paradis, clou de girofle, un peu de poivre, du macis, de la noix de muscade et un peu de sucre; mélangez tout cela avec le pain et ajoutez un peu de sel. »

Vous l’aurez compris, tous ces ingrédients donnent une sauce de la couleur du chameau, d’où son nom de sauce cameline.

Les incunables?

Que veut dire ce mot savant? On appelle incunables les livres imprimés publiés avant le XVIè siècle. Ils sont très rares.

Voici deux photos. L’une représente le premier livre imprimé,  une Bible à 42 lignes (parce que chaque colonne compte 42 lignes) , imprimée par Johannes Gutenberg en 1443, à cent cinquante exemplaires. Quelques uns de ces précieux ouvrages sont conservés dans les plus prestigieuses bibliothèques, à Paris, Londres, New York, Berlin,  le Vatican, Tokyo, Vienne …

La deuxième photo représente une page d’une autre Bible très célèbre, appellée la Bible à 48 lignes. Elle fut imprimée en 1462, à Mayence, dans l’atelier de Peter Schöffers pour Johannes Fust , qui fut un moment associé à Gutenberg.

Jeu de piste dans le Paris de la fin du Moyen-Age

Dans Martin, apprenti de Gutenberg, lorsque Martin et Emery sont poursuivis dans la capitale, ils passent par là!

Voici un extrait d’un des plus vieux plans de Paris dont disposent les historiens. Il s’agit du plan de Truschet et Hoyau, appelé aussi plan de Bâle parce qu’il a été dessiné par un habitant de cette ville, vers 1550 environ et a été publié en 1553. Il n’y a aucun plan de Paris précis antérieur. J’ai donc travaillé sur celui là, en vérifiant que les monuments et les ponts existaient bien en 1468. La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, et le musée Carnavalet possèdent  des reproductions  de ce plan et d’autres plans historiques de la capitale.

Extrait du plan de Truschet et Hoyau

Martin, apprenti de Gutenberg

Martin, apprenti de Gutenberg, par Sophie Humann

Carnet d’un imprimeur, 1476-1468

Voici Martin. Il a treize ans lorsqu’il décide de noter le récit de son périple à travers l’Europe, à la recherche d’un imprimeur nommé Nicolas Jenson. Le trouvera-t-il? En attendant, il va apprendre le métier de typographe, lutter contre des faux vendeurs de reliques, survivre aux loups et au froid, être poursuivi à travers Paris, mais aussi découvrir le sourire de Liselle et la fidélité d’Emery….

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Edition Gallimard Jeunesse, collection « Mon Histoire », sortie septembre 2010.

Couverture illustrée par Jean-Claude Götting, (c’est lui qui a illustré Harry Potter! Mais si Martin croise quelques sorciers, il se débrouille sans Poudlard et sans baguette)