Perdu dans la forêt, texte de Gabriela

Perdu dans la forêt vierge

Par Gabriela

Bien loin d’ici, au dessus de la forêt amazonienne, vole un avion. 

À son bord, il y a Leonard, notre fameux héros. Parti de Manaus, au Brésil, il va à Macapa pour retouver sa famille.

Cela fait longtemps qu’ils ne se sont pas vus à cause de sa mission d’étude sur la pollution de l’Amazone. 

Leonard fait 1m79, il est mince, athlétique et a 31 ans. Ses cheveux blond et raides lui tombent sans cesse devant les yeux. 

Alors qu’il est à mi-chemin, un bruit l’interpelle. 

Leonard vérifie le niveau de carburant. 

Oh Oh ! Il se rappelle avoir tout vérifié avant le départ, mais là, on dirait qu’il n’y a plus de carburant ! Il est obligé de faire atterir son avion en urgence. 

Combien de temps lui reste-t-il ? Comment trouver un endroit sûr dans la forêt vierge ? Il se concentre et soudain … il voit une clairière.

– Qu’est-ce que c’est ? se demande t-il. On dirait un champ abandonné… avec un peu de chance, je pourrais y atterrir !

Leonard commence sa descente, mais alors qu’il arrive au niveau des arbres, un des moteurs s’arrête. L’avion n’a presque plus de carburant et l’atterrissage risque d’être difficile. Heureusement, Leonard est un excellent pilote. L’avion avance un peu trop vite et accroche quelques arbres, mais Leonard arrive à se poser sans trop de dégats. 

Il a mal à la tête, mais il n’est pas blessé. Il descend de l’avion et regarde le paysage autour de lui. Aucune trace d’homme. Dans cette partie du monde, difficile à dire s’il y a un village à proximité. Il pense à la radio et retourne dans l’avion pour voir si elle fonctionne. Dans sa tête resonnent les derniers mots échangés avec avec la tour de contrôle  : 

« MAYDAY ! MAYDAY ! ». 

Hélas, la radio ne répond plus et Leonard pense qu’il est perdu.

– Je n’ai qu’une gourde à boire et peu de nourriture ! se dit-il.

Il pense à sa famille, sa femme, ses enfants. Aux gens qu’il aime: Valentin, Shirel, Paul-Antoine, Adélaïde, tout ses amis. Il a envie de rentrer chez lui, mais la jungle est immense ! Il risque sa vie.

Les idées se bousculent dans sa tête. Aucune n’est bonne ! Les bruits d’animaux lui font peur. Le courage manque. Personne ne sait où il est. Il voulait faire une surprise à sa fille pour son anniversaire. Cela ne sert à rien de rester sur place. Il pourrait attendre des semaines avant de voir les secours arriver.

    • Que faut-il faire ? Dans quelle direction aller ? se demande-t-il. 

Tout à coup, le courage lui revient.

– Pas question d’abandonner ma famille ! se dit-il. Il se lève, prend son sac à dos, met dedans tout ce qu’il trouve et qui pourrait lui être utile.

A bord de l’avion, il retrouve: 

– Une boussole, une lampe torche, un sifflet, de l’eau, des biscuits de survie, un couteau, une corde, un chapeau, des jumelles, des allumettes, un hamac.

Il n’oublie pas le cadeau qu’il avait préparé pour sa fille : un petit collier avec un coeur dans une boite rose.

Une fois son sac chargé, il descend de l’avion.

Il regrette ses vieilles cartes remplacées par les GPS. Ca lui aurait été bien utile.

Il essaye de se répérer avec sa boussole et de ce qu’il se rapelle de son trajet. Puis, il part vers l’Est. Au bout de quelques mètres il pénètre dans la forêt amazonienne.

Il s’est déjà aventuré dans la jungle, mais c’est une première dans ces conditions et seul en plus. Il marche lentement droit devant lui, voit des arbres géants, des lianes tombantes et quelque fleurs cherchant les rayons du soleil. 

Au bout d’une heure de marche, il aperçoit une source d’eau et quelques bananiers autour.

– Hourra ! Je suis sauvé ! Pour le moment en tout cas. Je vais en profiter pour remplir ma gourde d’eau fraiche, je n’ai plus d’eau à boire ! pense-t’il.

Il y plonge sa main.

–  Brrrrrrrr ! Quelle est froide ! Ca ne donne pas envie de se baigner ! se dit-il.

Puis il ramasse quelques bananes tombées par terre et les met dans son sac à dos. 

Tout d’un coup, il entend des bruits bizarres. Il écoute… On dirait des singes appeurés qui s’éloignent. Il a chaud, très chaud, et en plus, l’air est humide. Il a toujours mal à la tête et commence à être épuisé ! La nuit va bientôt tomber. Il est temps de se coucher. Il regarde autour de lui et en voyant deux arbres côte à côte, il se dit:

– Il y a de quoi attacher mon hamac. Cela fera l’affaire pour un campement ! 

Sa première nuit dans la jungle n’est pas de tout repos. Longtemps, il écoute toute sorte de bruits, guettant un éventuel danger qui pourrait le menacer. Enfin, il s’endort d‘épuisement.

  Au réveil, Leonard est bien décidé à avancer et part en exploration. Au bout de deux heures de marche, il trouve un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Il se demande s’il doit le suivre ou pas ? La réponse est Oui. Il espère que ce chemin va l’amener à un campement d’indiens ou un village…

Après trois heures de marche, il perd tout espoir et décide de faire une pause.  La marche dans la forêt est difficile, il n’en peut plus. Il mange une banane et deux biscuits, et un quart d’heure plus tard, il repart de nouveau poursuivre son exploration. 

Au bout du chemin, il voit enfin, que la route ne mène ni à un campement d’indiens, ni à un village, mais à … un temple ! Il reconnait les images des temples Inca qu’il rêvait visiter dans son enfance. Impossible de résister à l’appel de l’aventure.

– Je vais faire un tour de ce temple, décide t-il. On ne sait jamais ce que je peux y trouver.

Le temple n’est pas très grand. 

-Il doit y en avoir d’autres dans les parages ! se dit-il. 

Il monte les marches pour voir la vue d’en haut en espérant réperer un village aux alentours. Quelle n’est pas sa déception quand, une fois au sommet, il ne voit qu’une étendue de verdure. 

– Ces ruines ne vont pas m’aider à retrouver mes proches ! se dit -il. Le voilà reparti dans la jungle, à la recherche d’êtres vivants qui pourraient lui porter secours. 

– Je n’ai plus rien à manger. Je vais chercher de la nouriture avant que la nuit tombe ! se dit-il. Dans les alentours du temple, il trouve une mangue, des baie rouges et une source d’eau douce. Il y remplit sa gourde, mange un peu et s’endort dans son hamac, fatigué.

Soudain au beau milieu de la nuit, il est réveillé par une morsure. Il prend sa lampe de poche et l’allume. Au départ, il ne voit rien, mais quelque secondes plus tard il aperçoit ce que c’est.

– U…U…UNE MYGALE !  crit-il. La bête qui est encore dans son hamac l’a mordu à la jambe gauche. Il sursaute et l’arraignée tombe par terre. Leonard a du mal à se rendormir. Il scrute les arbres autour de lui avec la peur que l’arraignée revienne, mais finit tout de même par se rendormir.

Le lendemain matin, il se réveille fatigué, sa jambe est gonflée et brûlante. Il a de la fièvre. Il essaie de marcher, mais c’est difficile. Au bout de quelque mètres, il tombe par terre au beau milieu de la forêt amazonienne. Tout au tour de lui il voit du vert partout.

– Où suis-je ? se dit-il. Doucement, ses yeux se ferment, il s’endort. Il fait un drôle de rêve. 

Les feuilles lui parlent. « Reveille-toi ! » disent-elles. « Ta jambe n’est plus gonflée ! ».

Les arbres ont des yeux et des bouches, ils lui parlent « Relève toi ! ».

Des dinosaures le regardent et certains le renifflent.

Au moment où Leonard perd conaissance, un petit groupe d’indiens Waiapi chassait dans la forêt. Ils ont entendu Leonard tomber et se sont précipité pour vérifier d’où venait le bruit. Voyant Leonard endormi par terre, ils l’observent, remarquent la morsure de la mygale et décident de le ramener à leur village.

Ils soignent Leonard durant deux jours avec des plantes de la forêt.

Quand Leonard se réveille, il se trouve dans une petite salle meublée d’un lit sur lequel il était allongé, une chaise et une table. Il apperçoit une porte à sa droite et essaye de se lever. Sa jambe lui fait encore un peu mal, mais elle est soignée avec des feuilles posées dessus. Il réussi à marcher et sort de la pièce. 

Dehors, il y a un petit groupe d’indiens qui discutent. Ils sont habillés avec un tissu rouge accroché à la taille et ont leurs peaux teintées de rouge. Un vieil homme le voit sortir de la salle. Il dit quelque chose que Leonard ne comprend pas. Il lui fait signe alors de venir et Leonard avance lentement vers eux. 

Le vieil homme montre sa jambe puis avec ses mains il mime une arraignée. Leonard comprend qu’il parle de sa blessure. 

Puis, une femme aux cheveux longs attachés avec un bandeau demande en mimant s’il veut manger. Leonard hoche la tête. Il commence à avoir très faim. La femme s’éloigne et revient avec un bol de soupe. Leonard le prend dans ses mains. La soupe est chaude et sent bon. Dès la première gorgée, Leonard veut montrer à la femme combien ça faisait du bien. Il frotte son ventre en faisant des ronds pour montrer que c’est bon, mais la femme ne semble pas comprendre son geste. «»Elle pense peut-être que j’ai mal au ventr?» Il a fait alors « Mmmmm » et la femme sourit.

 Quelques instants plus tard, un homme habillé normalement arrive. La femme au bandeau s’approche de lui. Il enlève ces habits et elle enduit son corps et son visage d’une sorte de pommade rouge.

– Je m’apelle Diego – se présente-t-il. 

Leonard est soulagé de constater que Diego parle sa langue.

– Et moi Leonard ! Heureux de vous connaitre. – dit notre héros.

– Heureux de te voir vivant. Tu dois te demander ce que c’est cette pommade rouge que j’ai sur mon corps ?

-Oui, c’est vrai, ça m’intrigue.

– C’est le jus du fruit de l’uruku qu’on met sur ma peau pour la protéger ! expliqua Diego. – Le vieil homme que tu as rencontré, juste avant c’est le chef de notre village. Moi, je vis entre la ville et notre village. Je représente notre tribue et défend ses intérêts. De nos jours, nous ne nous défendons plus avec les armes, mais juste avec la parole. Du coup, quand je suis en ville, je vis et je m’habille comme toi et ici, je vis selon nos traditions ! dit Diego.

  Pendant qu’un groupe d’hommes s’arme pour aller à la chasse, Diego propose à Leonard d’aller dans la forêt pour lui expliquer avec quoi il a été soigné. Il lui montre des arbres et des plantes inconnues jusqu’ici pour Leonard.

– Tu sais, nous avons tout ce qu’il faut dans la forêt, pour nous soigner et pour nous nourrir. Tout est gratuit ici, contrairement à la ville où tout est payant ! dit Diego.

– Allez ! il est temps de rentrer au village, nous allons faire une fête ce soir en ton honneur, nous nous reposerons ensuite et demain matin, je t’emmenerai avec Pablo à la ville où je travaille et tu pourras communiquer avec l’extérieur ! conclue t-il.

De retour de la chasse, les hommes rapportent des oiseaux et un singe. Pendant ce temps, les femmes ont recolté du manioc, du maïs et des fruits.

Tout le monde prépare la fête : les hommes allument le feu, les femmes préparent les aliments. Tout le monde se retrouve autour du feu et une discussion s’installe. 

Au moment où le Soleil commence à se coucher, les enfants viennent faire une danse accopagnés par le chant des femmes. Ensuite, c’est au tour des hommes de montrer leur savoir-faire. En faisant des gestes guerriers, ils racontent leurs histoires et miment la chasse, les combats et les croyances. Une fois le repas prêt, les femmes servent les aliments dans des bols qui sont distribués par les enfants.

Les enfants couchés, la soirée se terminent entre hommes. Ils racontent que leur forêt est ménacée. Ils ont gagné une bataille faisant annuler un décret permettant la déforestation pour utilisation industrielle de leur terre, mais le danger est toujours présent. 

Le lendemain matin, Leonard est reveillé dès le lever du soleil. Diego explique à Leonard qu’ils seront obligés de prendre une pirogue pour se rendre à Santarem où il travaille. 

– Le trajet va durer deux jours. C’est plus dangereux que la voiture, mais c’est plus rapide. Nous avons de la chance, il fait beau. D’abord, nous allons traverser une partie immergée de la forêt avant d’arriver sur la rivière Trombetas. Ensuite seulement nous pourrons atteindre l’Amazone. Le jour, il faudra faire attention aux aligators et aux piranhas et la nuit aux chauve-souris. On a pris des fruits et un peu de poisson. Cela devrait suffir pour le trajet ! expliqua Diego.

Le trajet parait long sur la pirogue qui avance grâce à la force des bras et des pagaies au mileu de la forêt immergées. 

Le paysage défile doucement sous les yeux de Leonard.

  Diego communique avec la nature et montre à Leonard les animaux dans la fortêt : les poissons, les oiseaux, les singes… 

A l’arrière de la pirogue, c’est le jeune Pablo qui dirige.

Une journée entière s’est écoulée pour nos trois héros et il est temps pour eux de se reposer avant d’entamer le deuxième jour. Ils accorchent la pirogue à un arbre et décident de dormir dessus durant quelques heures avant de reprendre leur trajet.

Cette nuit là, ils sont réveillés par un bruit sourd. Leonard sent que l’embarcartion s’enfonce subitement et apperçoit Pablo se jeter dans l’eau.

Diego se réveille aussitôt et plonge avec son ami.

Du rouge remonte alors à la surface et Leonard ne sait plus quoi faire.

– Pourvu qu’il n’y ait pas de piranhas … pense-t-il.

Les deux amis sortent de l’eau et tiennent un anoconda mort qu’ils viennent de tuer. 

Notre héros les aide à remonter sur la pirogue. Diego et Pablo sont contents, car ils sont sains et saufs et vont pouvoir manger de l’anaconda au petit-déjeuner.

– Comment l’avez-vous tué? demande Leonard.

– C’est Pablo qui lui a tranché la tête avec sa machette ! répondit Diego.

– L’anaconda s’approchait de toi pendant ton sommeil ! dit Pablo.

Au petit matin, Leonard déguste pour la première fois de sa vie, du serpent au mileu d’une forêt immergée, réchauffé par la douceur du lever de soleil. 

– Ca restera pour toujours dans ma mémoire ! dit Leonard à ses nouveaux amis.

Arrivé sur la rivière Trombetas, Pablo démarre le petit moteur de la pirogue. Elle avance plus vite à présent. Mais après une journée de bateau, l’arrivée qui était prévue pour le soir même a pris trop de retard.

– Nous n’avons plus beaucoup d’essence et la nuit va tomber. Nous continuerons demain sur l’Amazone, c’est trop dangereux pour le moment ! dit Pablo en coupant le moteur de la pirogue.

Cette fois, la nuit se passe sans emcombres.

Le lendemain matin, un canon de fusil réveille en sursaut Leonard.

Un bateau de pirates a accosté à côté de leur pirogue.

– L’ARGENT ! crie le pirate.

-Nous n’avons pas d’argent ! dit Pablo.

-JE VAIS VOUS TUEEEERRR ! Hurle le pirate.

Au moment où il vise Pablo avec son fusil, la police surgit de nulle part. La sirène surprend tout le monde, y compris les oiseaux qui s’envolent.

Les pirates lachent leurs armes et se rendent, car ils savent qu’ils n’ont aucune chance de s’échapper.

La police finit par remercier Leonard, Pablo et Diego. Nos trois héros ne comprennent pas trop toute cette histoire, car ils venaient juste de se réveiller.

-Oh ! L’essence ! On n’a plus d’essence! dit Pablo au moment de démarrer le moteur.

Un des policiers entend cela, et décide alors de leur donner un jerrican d’essence du bateau des pirates. Nos amis s’en sortent bien à nouveau. Tout le monde finit par se dire au revoir et reprend sa route: les uns après avoir arreté les pirates, les autres ayant récupéré de l’essence.

Pablo accélère mainenant sur l’Amazone et la pirogue file avec le courant.

Diego se retourne vers Leonard et lui montre quelque chose dans l’eau.

-Regarde, un Boto ! dit-il.

A ce moment, une ombre blanchâtre s’approche de leur pirogue.

Diego donne un poisson à Leonard.

– Jette ce poisson ! dit Diego.

Leonard lance le poisson et un dauphin saute hors de l’eau, l’attrape au vol et s’enfuit aussitôt. Leonard sourit. 

– Ouaaahh, je n’avais jamais vu de dauphin rose ! dit Leonard. Quel beau moment !

Quelques minutes avant d’arriver à Santarém, Pablo arrête la pirogue.

Diego et Pablo s’habillent avec des vêtements de la ville.

Leonard comprend que le voyage arrive à son terme. Il est triste de quitter ses nouveaux amis et content de retrouver sa famille.

La pirogue arrive à un embarcadère et un policier s’avance vers eux.

– Nous vous attendions. Nous avons été prevenu ce matin par radio par la brigade fluviale ! dit le policier.

Après tant d’aventures, nos trois amis sont émus, car ils savent qu’ils ne se revéront plus.

Leonard décide de laisser un souvenir à ses amis. Il donne son couteau à Diego et ses jumelles à Pablo. Il leur donne aussi tout son équipement de survie pour les aider à retourner au village.

Au loin, un hélicoptère attend Leonard. Le policier l’accompagne et fait signe au pilote pour le départ. 

L’hélicoptère decolle doucement. Leonard serre son sac contre lui et sent quelque chose de dur à l’intérieur. Il l’ouvre et découvre la sarbacane de Diego.

Il regarde par le fenêtre ses amis qui lui font alors les signes guerriers indiens. 

Il leur répond à sont tour par les mêmes signes.

Leonard comprend qu’il restera pour toujours l’ami des indiens Waiapi.

                                              FIN

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